La LfPC : une démarche de parents
avec les professionnels de la surdité
Vous êtes professionnel. Vous accompagnez des enfants sourds et leur famille. Vous participez à leur éducation, vous les guidez dans leurs apprentissages.
Si l’un de vos objectifs est de permettre à ces jeunes sourds d’acquérir la langue française avec la meilleure efficacité possible, le code LPC peut être pour vous, et pour eux, un précieux allié.
Les enfants sourds ont, dans la majorité des cas, de grandes difficultés
à assimiler une langue riche et correcte parce que :
- Les prothèses classiques ainsi que les implants cochléaires, quelles que soient leurs performances, ne permettent pas à l’enfant sourd d’entendre avec précision et sans confusion l’intégralité de la langue parlée. La lecture labiale n’apporte pas toujours un complément fiable.
- Les retards de compréhension et d’expression de la langue orale et écrite, courants chez les jeunes sourds, sont souvent jugés inévitables ; il est pourtant possible de les empêcher, ou au moins de les limiter. Avec le code LPC, il est possible de parler français avec les sourds.
Quel est le bon moment pour commencer le code LPC ?
Le plus tôt possible pour que l’enfant entre rapidement en contact avec la langue française. Il est essentiel d’en faire bénéficier l’enfant avant l’apprentissage de la lecture : le code LPC n’est pas un outil d’apprentissage de la lecture, mais un outil d’imprégnation linguistique.
Cependant, une introduction tardive du code LPC apporte toujours des bénéfices, même s’ils sont moindres, du moment que l’utilisation est suffisamment intense.
Comment bien démarrer le code LPC ?
Pour les très jeunes enfants, il est nécessaire de conserver et de renforcer ce qui se fait spontanément avec les enfants entendants : mimes, désignations, gestes signifiants, expressivité, etc., car le code LPC apporte une clarté perceptive à la parole et non pas le sens.
Pour les plus grands, une transition adaptée aux besoins de chacun est indispensable, ainsi qu’un apprentissage du décodage.
Dans tous les cas, l’objectif est que la langue française devienne rapidement le moyen de communication privilégié.
Et l’enfant implanté ?
L’implant cochléaire ne transforme pas un enfant sourd en enfant entendant. Il offre des perceptions auditives à l’enfant qui en était privé, mais il ne lui permet pas toujours de distinguer tous les phonèmes du français oral. L’enfant n’a donc pas accès à la langue française par simple imprégnation auditive. En revanche, en utilisant la LfPC, on offre à l’enfant trois éléments essentiels :
- la parole, pour un développement de ses compétences auditives ;
- le code, pour une précision visuelle de ce qu’il perçoit auditivement grâce à l’implant ;
- une langue riche car on n’est plus obligé de simplifier les messages.
Ainsi, le code LPC permet d’éviter les écueils souvent constatés chez les jeunes sourds sévères ou moyens : imprécision dans la réception auditive, pauvreté et confusions lexicales, lacunes et incorrections syntaxiques. Il ne dispense pas l’enfant sourd de l’éducation auditive.
Quels sont les bénéfices apportés par le code LPC ?
Si l’accès au français écrit reste souvent difficile pour les jeunes sourds, ceci est moins vrai pour ceux qui ont pu bénéficier d’une communication en Langue française Parlée Complétée : ils peuvent retrouver à l’écrit la forme phonologique d’une langue familière, comprendre le sens de ce qu’ils déchiffrent, et s’exprimer dans un français correct.
Les jeunes pour lesquels le français complété par le code LPC a été proposé plus tardivement peuvent retrouver dans des conversations orales codées, les mots de la langue écrite découverts lors de situations d’apprentissage.
Le code LPC offre deux atouts principaux pour la scolarité :
- l’accès à un français écrit précis et riche,
- la découverte des connaissances scolaires directement en français, ce qui en facilite la mémorisation et le réemploi.
L’accès au discours de l’enseignant est grandement facilité par l’intervention d’un codeur en classe. La scolarité et la réussite aux examens ne sont plus handicapées par une éventuelle méconnaissance du français. Le code LPC apparaît ainsi comme l’outil privilégié de lutte contre l’illettrisme des sourds.
Et quand les familles ne codent pas ?
Bien sûr, les professionnels ont un rôle important à jouer auprès des familles pour les informer de l’existence de cet outil et les accompagner dans ce projet. Même quand les familles ne codent pas, les enfants peuvent bénéficier d’une réception confortable et précise du français oral lorsqu’ils se trouvent avec des professionnels.
Et la communication de ces jeunes ?
Les sourds peuvent utiliser le français oral pour communiquer entre eux, avec ou sans code LPC. Cela ne les empêche pas d’utiliser les autres moyens de communication qu’ils connaissent.
Face à une personne qui ne code pas, mieux la personne sourde maîtrise le français, plus elle est à l’aise et indépendante.
La maîtrise de la langue française acquise grâce au code LPC permet de recourir à l’usage d’un français écrit précis et riche.